Le stationnement dans les hôpitaux est une composante cruciale du bon fonctionnement des établissements de santé. Il impacte directement l’expérience des patients, l’efficacité du personnel et la fluidité des visites des proches. Une gestion et une organisation optimale du stationnement permet de réduire le stress et les retards, et de garantir un accès rapide et sécurisé aux services hospitaliers.
Cependant, les hôpitaux font face à des défis majeurs en matière de stationnement. La congestion des parkings, le manque de places disponibles, et la difficulté d’accès pour les ambulances sont des problèmes récurrents. Ces situations peuvent compliquer l’accès aux soins et diminuer la satisfaction des usagers.
1. Se garer à l’hôpital un cauchemar pour le personnel soignant
Les hôpitaux rencontrent de nombreux problèmes de stationnement. La congestion, le manque de places et l’accès restreint pour les véhicules d’urgence sont des préoccupations majeures. Des exemples concrets incluent des grèves et des problèmes récurrents liés à la gestion du stationnement.
Le stationnement à l’hôpital de la Timone à Marseille
A l’hôpital de la Timone à Marseille, qui emploie 5500 agents, seules 1900 places sont disponibles. Le constat est sans appel, le parking est complètement saturé et le personnel doit se battre pour réussir à trouver une place.
Le stationnement au CHU de Besançon: situation critique
A Besançon, où travaillent 7000 agents, excédés par une pénurie chronique des places pour se garer, les membres d’un syndicat du CHU ont mené une action symbolique le mercredi 10 avril 2024 : ils ont levé les barrières du parking réservé à la direction.
Ces situations illustrent la nécessité de solutions efficaces pour améliorer l’accès et la fluidité des mouvements dans les parkings hospitaliers.
2. Enjeux de la gestion du stationnement et des parkings de l’hôpital
Une meilleure accessibilité de l’hôpital
L’accessibilité des hôpitaux est un enjeu crucial pour garantir une égalité d’accès aux soins pour tous. Le stationnement joue un rôle important dans cette accessibilité, car il peut constituer un obstacle majeur pour certains patients, notamment :
- Les personnes à mobilité réduite: les personnes qui utilisent des fauteuils roulants, des béquilles ou d’autres aides à la mobilité. Un manque de places de stationnement accessibles ou un stationnement mal adapté peut les obliger à parcourir de longues distances à pied, ce qui peut être fatigant et douloureux.
- Les personnes âgées: elles peuvent avoir des difficultés à marcher ou à se garer. Un manque de places de stationnement proches de l’entrée de l’hôpital peut les dissuader de s’y rendre.
- Les familles avec de jeunes enfants: il peut être difficile de transporter des enfants en poussette dans un parking bondé et mal conçu.
Le stationnement au CHU de Bordeaux
Un exemple concret des défis liés au stationnement hospitalier est celui du CHU de Bordeaux. En 2021, une association d’usagers a mené une enquête qui a révélé que 70% des patients et du personnel rencontraient des difficultés à se garer à l’hôpital. Le manque de places, les tarifs élevés et la signalétique défaillante ont été cités comme les principaux problèmes.
Assurer la sécurité des usagers
La sécurité des piétons et des véhicules est primordiale. Une gestion adéquate du stationnement minimise les risques d’accidents et assure un environnement sécurisé pour tous. Par exemple, la mise en place de passages piétons bien marqués et éclairés, ainsi que de ralentisseurs, réduit les risques de collisions.
Dans certains hôpitaux, des agents de sécurité sont présents aux heures de pointe pour guider le trafic et assurer la sécurité des piétons. De plus, l’installation de caméras de surveillance dans les parkings améliore la sécurité en dissuadant les comportements dangereux et en permettant une intervention rapide en cas d’incident.
Augmenter l’efficacité des options de stationnement existantes
Optimiser l’utilisation des espaces disponibles est crucial pour maximiser la capacité de stationnement et réduire les temps de recherche de place. Par exemple, l’utilisation de systèmes de guidage en temps réel indique aux conducteurs les places disponibles, réduisant ainsi le temps passé à chercher une place. Des applications mobiles comme Cocoparks permettent aux utilisateurs de visualiser les places en temps réel, améliorant ainsi l’efficacité globale du stationnement.
De plus, la construction de parkings à étages ou souterrains augmente significativement la capacité de stationnement sans nécessiter une expansion au sol, ce qui est particulièrement utile dans les hôpitaux urbains où l’espace est limité.
Le stationnement payant à l’hôpital, bonne ou mauvaise idée ?
Certains responsables d’hôpitaux évoquent le manque de ressources financières et l’utilisation abusive des places de parking. Opter pour des parkings payants permet ainsi de récolter de l’argent, qui pourra être mieux réinvesti, c’est notamment le choix qu’a fait le CHU de Bordeaux sur son site de Pellegrin.
L’activité serait rentable pour les hôpitaux. Tout dépend des travaux réalisés et du tarif appliqué. Selon un gestionnaire, les CHU peuvent toucher jusqu’à 50% des bénéfices. Par écrit, certains hôpitaux expliquent que les gains financiers sont secondaires. Le paiement permettrait surtout de lutter contre les stationnements abusifs, des personnes extérieures à l’hôpital qui profitent des places gratuites. Cela permet également de désengorger les parkings des hôpitaux selon certains patients. Le prix reste tout de même élevé : 12 euros la demi-journée par exemple au CHU de Poitiers, 14 euros aux CHU de Rouen et Bordeaux.
L’enjeux des transmissions au sein du personnel soignant
Une coordination efficace entre les équipes hospitalières est essentielle pour assurer la fluidité des mouvements et l’efficacité des opérations. Si les transmissions médicales subissent des discontinuités, alors cela peut entraver le bon soin des patients. Et le stationnement joue un rôle important dans le bon déroulé de ces transmissions. Le personnel ne peut pas se permettre de perdre du temps à chercher une place, tout en étant stressé en arrivant sur son lieu de travail. Cela compromet la qualité de la transmission.
Avec la complexité croissante des situations cliniques, la réduction des heures de travail ainsi que la fragmentation des prises en charge, la conceptualisation de transmissions médicales sûres a gagné en importance dans le quotidien clinique. Ce second article explore en profondeur l’importance et les enjeux d’une bonne transmission.
3. Typologie des Places de Stationnement dans les CH et CHU
Les zones de stationnement PMR
Ces zones spécifiques sont des emplacements prioritaires pour les urgences et les personnes à mobilité réduite (PMR), garantissant ainsi un accès rapide et pratique aux soins. L’arrêté du 1er août 2006 précise qu’elles doivent représenter au minimum 2 % du nombre total de places prévues pour le public. Au-delà de 500 places, le nombre de places adaptées, qui ne saurait être inférieur à 10, est fixé par arrêté municipal. Les emplacements réservés répondent à des prescriptions techniques (dimensions, signalisation, etc.).
Au CHU d’Amiens par exemple, toute personne disposant d’une Carte Européenne de Stationnement (remplaçant le macaron GIC – GIG depuis l’année 2000) peut demander à la loge, en échange de cette carte, un bip magnétique permettant le stationnement sur l’une des places réservées aux personnes handicapées.
Places de stationnement pour le personnel
Des espaces dédiés sont alloués aux employés de l’hôpital pour leur offrir un stationnement pratique et sécurisé. Ces zones sont situées à proximité des entrées de service pour faciliter l’accès.
De plus, certaines zones sont réservées en après-midi, comme c’est le cas au CHU Hautepierre de Strasbourg, pour accommoder les changements de personnel et assurer une rotation fluide des places. Cette organisation permet de maximiser l’efficacité du site sur le créneau du midi.
Places de parking pour les visiteurs
Des zones de stationnement accessibles sont prévues pour les familles et amis des patients, leur permettant de se garer facilement et de rendre visite sans tracas. De nombreux hôpitaux publics dans les grandes villes (Nancy, Bordeaux, Avignon, Le Havre, Amiens …) ont rendus payants leurs parkings pour les visiteurs dans le but de diminuer le stationnement sauvage et la congestion constante des parkings.
Par exemple, désormais pour se garer sur le parking de l’hôpital public de Nancy, au-delà des trente premières minutes gratuites, il faut débourser 6 euros pour une heure, 18 euros pour deux heures et 30 euros pour trois heures.
Places de parking pour les ambulances et véhicules de service
Des emplacements prioritaires sont réservés pour les véhicules d’urgence et de service, assurant un accès rapide et ininterrompu aux zones critiques de l’hôpital. Par exemple, des zones réservées près des urgences permettent aux ambulances de déposer les patients rapidement, sans obstacle.
De même, les véhicules de maintenance et de service ont des places dédiées près des zones techniques pour garantir des interventions rapides et efficaces en cas de besoin
Les stations de recharge pour véhicules électriques
Les stations de recharge sont mises à disposition pour encourager l’utilisation de véhicules électriques, contribuant ainsi à un environnement plus écologique. “C’était une demande du personnel de l’hôpital, mais on hésitait à se lancer, pour des raisons notamment financières” explique par exemple le directeur du CH de Cholet qui encourage ainsi son personnel à rouler à l’électrique. 3 bornes incluant une double borne ont été installé par DropBird, une start up Nantaise qui a d’ailleurs offert 1 des 3 bornes à l’hôpital.
Les zones de dépose minutes
Des zones dédiées pour les déposes rapides facilitent l’accès immédiat aux bâtiments hospitaliers, permettant aux visiteurs et patients d’être déposés près des entrées principales.
Toujours sur l’exemple du CHU d’Amiens, 12 places de stationnement dépose minute sont accessibles devant la porte d’entrée du bâtiment principal du CHU Amiens-Picardie, ces places sont gratuites pour une durée de 20 minutes. L’objectif est de réorganiser les abords de la porte d’entrée du bâtiment principal pour vous permettre de déposer faciliter et fluidifier les flux entrants et sortants des patients.
La zone logistique
Des espaces spécifiques sont réservés pour les livraisons et les activités logistiques, séparés des zones de stationnement grand public pour améliorer la sécurité et l’efficacité des opérations. Ces zones sont essentielles au bon fonctionnement de l’hôpital car elle permettent l’acheminement de matériels , médicaments et nourriture entre autre. Ce sont des espaces stratégiques qui nécessitent un accès diffèrent afin de pas perturber la circulation qui est déjà bien souvent compliquée.
4. Quelles Solutions pour Améliorer la Gestion du Stationnement et des parkings des CHU ?
Développer des infrastructures de stationnement et parkings supplémentaires pour les hôpitaux
La construction de parkings à étages ou souterrains augmente la capacité de stationnement. L’aménagement de places spécifiques pour le personnel, les patients et les visiteurs optimise l’utilisation des espaces. A Caen, c’est un parking à silo de 850 places sur 5 niveaux et entièrement dédié au personnel qui sera construit.
Cependant, cela à un cout important. En général, le coût moyen pour un parking silo s’élève à environ 11 000 euros par place, pouvant aller jusqu’à 15 000 euros par place selon les équipements et les conditions locales.
Le smart parking pour les hôpitaux
Déployer un système d’affichage intelligent pour le stationnement permet d’optimiser l’utilisation des espaces de stationnement. Ainsi, les conducteurs sont directement dirigés vers les places disponibles. L’information est affichée à travers une application mobile, des panneaux dynamiques dédiés au grand public ; ainsi qu’à travers un panneau de pilotage pour les décideurs. De cette manière, le temps passé à chercher une place est réduit, le trafic sur le parking est réduit et les émissions de C02 sont elles aussi réduites. Cocoparks déploie une solution complète, simple et efficace pour lutter contre ces effets.
Des politiques et réglementations pour un meilleur stationnement dans les hôpitaux ?
La tarification permet de réguler l’utilisation des parkings. La réservation de places pour les urgences et les personnes à mobilité réduite garantit l’accessibilité. Les plans de mobilité encouragent l’utilisation des transports en commun et des vélos, réduisant ainsi la pression sur les parkings.
Sur le site du CHU de Nancy qui propose à ses visiteurs la possibilité de réserver des places de stationnement via l’application et le site de Qpark, qui est un gestionnaire de parking.
En synthèse
Une gestion efficace du stationnement hospitalier améliore l’accès aux soins et le fonctionnement des hôpitaux. En adoptant des solutions innovantes et en optimisant les infrastructures, les hôpitaux peuvent répondre aux besoins de tous les utilisateurs et améliorer leur expérience globale.
