L’Open Data, désigne l’ensemble des données libres de droit. Cette démarche peut être exploitée par une collectivité qui souhaiterait investir dans le savoir humain et la création de services plus pertinents pour ses usagers. En se mettant au service de l’intérêt général, les données ouvertes contribuent à l’amélioration de notre quotidien par le partage d’informations utiles et réutilisables. Qu’est-ce que l’Open Data ? Comment mettre en place une plateforme de données libres ? On vous aide à comprendre les fondamentaux de ce projet d’envergure.
Qu’est-ce que l’Open Data ?
Définition et objectifs de l’Open Data
Définissables comme des données numériques, l’Open Data constitue avant tout une démarche qui a pour but d’encourager la réutilisation et la redistribution de la donnée. Pour être considérée comme « ouverte », cette donnée doit répondre à trois principes : disponibilité, utilisation et réutilisation, partage universel. Cette dernière notion signifie que tout le monde doit être en mesure de pouvoir l’utiliser et la redistribuer sans exception. Les thématiques couvertes par le dispositif sont variées, elles peuvent aussi bien concerner la citoyenneté, le commerce, la culture que l’environnement, la mobilité ou encore l’urbanisme. Elle s’avère donc particulièrement intéressante pour une ville qui souhaiterait mieux connaître et maîtriser les pratiques de ses usagers.
Open Data et Loi LOM
Qu’est-ce que la loi LOM pour une collectivité ?
La loi LOM, dite « d’orientation des Mobilités » est active depuis le 24 décembre 2019. Elle a pour objectif de mettre à jour les dispositions réglementaires qui ne seraient plus en phase avec les nouvelles pratiques dans le secteur de la mobilité. Le but premier de cette loi est en effet d’actualiser ces pratiques pour mieux répondre aux véritables enjeux de la mobilité actuelle. Cette loi a notamment pour conséquence de faire évoluer le périmètre de gouvernance en matière de mobilité, en transférant une partie des compétences des départements aux Régions. Ainsi, sont désormais compétentes pour intervenir plus largement et de façon plus coordonnée. En plus d’agir sur la gouvernance, la loi prend en compte les nouvelles mobilités pour encourager des nouvelles alternatives plus durables. La loi est donc plus cohérente par rapport à nos enjeux climatiques et favorise des solutions numériques pour s’adapter aux évolutions du secteur des transports.
Pourquoi l’Open Data est important dans le domaine de la mobilité ?
Compte tenu de la vitesse à laquelle la mobilité et le comportement des usagers évolue depuis ces dernières années, il est essentiel de pouvoir répondre à la question « Quel est le meilleur moyen de transport pour réaliser un trajet ? » Pour répondre au besoin de trouver des solutions plus économiques, durables et efficaces, est né le concept MaaS « Mobility as a Service ». Ce dispositif très pratique permet d’agréger toutes les applications de mobilité sur une plateforme unique. Il permet non seulement de simplifier la mobilité mais règle également le problème de congestion urbaine qui ne fait qu’augmenter et qui représente une véritable problématique pour les métropoles. L’Open Data, en favorisant l’interopérabilité des services de mobilité, vise également à trouver des solutions pour optimiser les transports pour tous, le rendre plus accessible et plus rapide.
L’open data peut également s’appliquer pour des solutions de stationnement intelligent; permettant ainsi à diverses applications mobiles d’améliorer l’expérience de stationnement de millions de citadins.
Comprendre les bases techniques de l’Open Data
Comment accéder aux données en Open Data ?
Les datas peuvent être hébergées sur plusieurs supports. Le plus généralement, elles sont présentes sur un serveur ou dans le cloud. Elles sont mises à disposition soit à travers des extractions Excel sur un portail ou encore via une connexion API. Pour bien comprendre comment peuvent être stockées ces données, il est important de rappeler ces quelques fondamentaux.
Qu’est-ce que le Cloud ?
Le « Cloud », qui veut littéralement dire « nuage », désigne un mode de traitement des données qui s’effectue par internet via un prestataire de services informatiques. Grâce à un ensemble de serveurs en réseau, le cloud permet de traiter et de stocker la donnée. Google, OVH, Amazon Web Services, et Microsoft comptent parmi les principaux fournisseurs de services cloud.
Qu’est-ce qu’un serveur informatique ?
Un serveur informatique est un dispositif sous forme d’appareil ou de logiciel qui permet d’accéder à Internet. Il a pour rôle d’offrir des services comme le partage de fichiers, l’accès aux informations sur Internet, délivrer le courrier électronique, stocker des données ou faire les mises à jour des logiciels.
Qu’est-ce qu’une API ?
API « Application programming interface » ou encore « Interface de programmation d’application » en français, est une solution qui permet la communication entre plusieurs applications. Elles sont dotées de plusieurs fonctions comme celle de faciliter les échanges grâce à la programmation. Les requêtes sont alors envoyées au logiciel dans un langage universel. Pour plus de détails, rendez vous sur cet article.
Combien coûte la création et la maintenance d’un portail Open Data ?
L’Open Data est une solution connue et reconnue. Mais quel est son coût pour une collectivité territoriale ? Avant toute chose, il faut garder en tête qu’entre le travail de fond, de mise en forme des données, le choix de la technique utilisée ou encore la communication, son coût total peut varier de la dizaine à la centaine de milliers d’euros.
Il faudra ensuite estimer les capacités de la collectivité comme son niveau de maîtrise technique : une technologie est-elle déjà existante ? Est ce qu’il faut externaliser les tâches en appelant des partenaires ? Ces facteurs pourront évoluer en fonction de l’ampleur du projet ou encore de son niveau de fonctionnalités techniques, par exemple.
Comment mettre en place une plateforme Open Data ?
En France, plusieurs collectivités ont déjà mis en place des plateformes d’Open Data. C’est par exemple le cas des villes de Paris et de Rennes qui ont initié le projet dès 2010. Pour développer une plateforme Open Data, il sera nécessaire de suivre certaines étapes indispensables au projet.
5 étapes pour mettre en place une plateforme Open Data
- Obtenir une licence : celle-ci autorise l’ouverture des données et permet leur réutilisation en toute sécurité.
- La définition des objectifs et de la stratégie adoptée : dans quel but la donnée est-elle partagée ? Attractivité du territoire ? Amélioration des échanges entre la collectivité et le public ? Développement d’une ville plus civile ?
- L’identification des données à ouvrir : comme vérifier quels documents seront en droit d’être partagés.
- La transformation des données : garantir la compréhension des données pour tous en les simplifiant pour qu’elles soient intégralement exploitables.
- Communiquer sur la démarche : savoir la mettre en avant et sensibiliser les acteurs concernés.
Quels sont les sites open data les plus avancés ?
Avec la montée de l’utilisation de l’Open Data, de plus en plus de gouvernements ont décidé de sauter le pas pour s’engager vers le développement des données ouvertes.
A ce sujet, voici une liste non-exhaustive des sites de références sur lesquels vous pouvez télécharger et utiliser la donnée.
- www.data.gouv.fr : 38 000 jeux de données (en français) qui donnent accès aux données du gouvernement mais aussi d’autres organismes comme l’INSEE, la Poste et l’Open Data provenant des régions.
- www.data.europa.eu : 13 000 jeux de données. Il s’agit du portail de l’Open Data de l’Union Européenne.
- www.opendata.paris.fr : 234 jeux de données. Plus accessible et ergonomique, Paris ouvre ses données avec un outil qui permet de faire ses recherches par secteur, mot clé ou date.
- www.data.sncf.com : 200 jeux de données. La SNCF se veut être un exemple en matière d’utilisation de l’Open Data. Elle permet d’exploiter des données intéressantes comme le trafic ferroviaire mais elle inclut également des articles disponibles à la lecture.
Quelles sont les fonctionnalités de base d’un portail Open Data ?
Dans le développement d’une solution de portail Open Data, on retrouve classiquement les fonctionnalités suivantes :
- Titre et description
- Source
- Date de publication initiale et dernière date de mise à jour
- License
- Couverture géographique (nationale, régionale, locale)
- URL du jeu de données
- Taille du fichier de données
- Nombre de vues / visites
- Nombre de téléchargements
- Formats opérables par une machine
- Possibilités de visualisation immédiate (carte, graphiques…)
Comparatif des solutions d’Open Data
La solution CKAN
- solution préférée des gouvernements, communauté la plus importante ; nombreux plugins
- Exemple : Hospital Admissions And Public Sector Outpatient Attendances, Annual-Data.gov.sg
La plateforme Udata
- https://github.com/opendatateam/udata
- rapidité de mise en ligne
- visualisations très limitées
OpenDataSoft
- portail rapide, visualisations efficaces et personnalisables, plateforme française
- peu de plugins externes
- Exemple: https://data.laregion.fr/explore/dataset/dreal-occitanie-parcs-eoliens-en-occitanie/
Socrata
- beaucoup de visualisations possibles, configuration flexible, leader outre atlantique
- focus américain
- Exemple : https://data.texas.gov/d/jrea-zgmq/visualization
Koumoul
- projet français
- Exemple : https://data.ademe.fr/
Open data avec Shiny
- https://shiny.rstudio.com/
- très bien fait pour un usage interne
- Exemple : La ségrégation résidentielle en France 3 ou encore DREES – Datavisualisation 4
Quel budget pour la création d’un portail open data ?
Les portails opendata peuvent couter de 6 000 euros à 40 000 euros en fonction des prestataires, et des formats de déploiement; la gazette des communes fournit quelques éléments comparatifs dans cet article. Ceux ci peuvent aller de déploiements en local, au déploiements dans le cloud, sur abonnement.
Il ne faut pas négliger le cout de mise en oeuvre du projet qui nécessite la mobilisation des équipes, ainsi que le cout de gestion des évolutions chaque année.